L’heure fatidique
January 9th, 2010
Je suis dans ma chambre en train de lire. L’eau est en train de commencer à bouillir et j’ai pas trop froid grâce au petit chauffage que je me suis acheté pour 2 euros. Et bam. Tout s’éteint. Plus de lumière, plus de chauffage, plus de thé… je regarde ma montre. Il est exactement 16h00. L’heure fatidique à laquelle les autorités coupent l’électricité dans mon secteur.
D’un seul coup la température se met à chuter, plongeant en dessous des 15°C. Alors je décide de mettre mon manteau, mes chaussures et d’aller voir ce que font les étudiants qui logent dans mon bâtiment. Ca tombe bien car ils sont tous dehors, devant ma chambre, en attendant que le gardien allume le générateur. Je m’approche. Ils se mettent tous à sourire et se font super accueillant en me demandant comment étaient mes vacances. Puis petit à petit, ils en viennent à parler de leurs études et de leurs idées de carrière. Ils me demandent ce que j’étudie en France. Certains connaissent quelques mots et s’entraînent. C’est étrange de les voir se pencher les uns sur les autres et de les voir se tenir la main.
Puis vient la question qui les intéresse le plus et qu’ils ont dû gardé dans leur poche depuis des semaines :
“- Sir, do you have a girlfriend?
– Ahahahha… Euh. No, I don’t
– But why Sir ?”
Pour tous ces jeunes adultes c’est une obsession. Quelque chose qu’ils ont constamment en tête. C’est fou. Puis un d’entre eux fait une remarque en disant que j’ai l’air “smart“. Puis un autre renchérit en disant que je suis élégant. Je me mets à rougir. Ils sont de plus en plus nombreux à se tenir autour de moi. Le gardien passe en se demandant ce qui se passe, mais tous les regards sont tournés vers moi et les commentaires continuent de fuser. J’essaie de ne pas montrer que je suis gêné. Je souris, je ris bêtement. Le gardien passe dans l’autre sens. L’électricité fonctionne à nouveau. L’un d’entre eux me dit que le groupe va sans doute aller voir le temple, car vers 16h c’est l’heure où les demoiselles viennent également se promener. Je dis que j’ai du travail et je le regarde s’éloigner, tous plus excités les uns que les autres. Je les aime bien ces jeunes hommes. Ils sont sympathiques. Et puis sans m’en rendre compte, ils m’ont apporté de la chaleur.
Entry Filed under: Saison 1