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Chapître 2, trois mois plus tard

January 8th, 2010

Retour à Jalandhar !

C’est avec 5 heures de retard que le train Shatabdi (c’est à dire express) est arrivé à Delhi. Il a ensuite mis 12 heures à pour relier Delhi avec Jalandhar (au lieu de cinq heures).

Il est donc neuf heures du matin lorsque j’arrive à Jalandhar. Ma première impression : il fait super froid et toute la ville est enveloppée d’un épais brouillard. Le chauffeur de rickshaw n’a aucune visibilité et les rues sont pleines de petits groupes d’Indiens qui se chauffent comme ils peuvent autour d’un feu. J’arrive avec mon sac sur l’épaule et mon bronzage vers la porte de l’Université, pas rasé et pas lavé depuis plusieurs jours. J’imagine les gardiens qui voient ma silhouette apparaître progressivement dans le brouillard. Puis ils se mettent à crier et à rire en me reconnaissant. “Hé, je suis content de vous revoir aussi”… Pas très convainquant.

Je suis assommé par la pensée qu’il y a quelques jours j’étais sur une plage en Thaïlande, mort de chaud. Ces vacances m’ont fait du bien mais le retour à la réalité indienne est bien difficile. Je me retrouve à trinquer avec ma petite tasse de thé dans le minuscule bureau glacé de la réceptionniste. Elles me parlent de leurs vacances sans réel intérêt… elles regardent mes photos en commentant le moindre détail.

J’ai l’impression d’avoir clos un chapitre de mon expérience. Trois mois sont passés et ces deux semaines en Thaïlande m’ont permis de faire un break et de renouveler mon Visa. Me voilà de retour, mais mes pensées sont ailleurs. Je suis encore sur mon petit bout de colline à regarder le coucher du soleil avec Laura. Je ne peux m’empêcher de penser à mon expérience sur l’île de Ko Phangan : tous les jours le même rituel, déjeuner, plage, diner, plage, conversation près du feu. J’ai rencontré des gens qui étaient venus pour les vacances et qui ne sont jamais rentrés chez eux… préférant rester sur la plage.

Sur la Plage de Ao Mae Haad, Ko Phangan

Sur la Plage de Ao Mae Haad, Ko Phangan

Et puis petit à petit, malgré ma mauvaise humeur générale à cause du froid du Pendjab, je me laisse aller aux sourires des gens autour du campus. Ils sont si contents de me revoir. Comment résister ? A table, je peux entendre mon nom dans toutes les bouches. Une dame montre mes cheveux et me dit qu’elle n’aime pas ma nouvelle coupe, que j’ai l’air trop jeune. Alors je souris tout en étant légèrement ennuyé d’être constamment le centre des commentaires des gens. Mais voilà, même en mon absence les journaux ont publié des articles sur moi. Une de mes élèves les a consciencieusement découpés et rangés dans une enveloppe.

Pendant les deux dernières semaines, j’ai eu une impression de mouvement extraordinaire, comme la planète entière était mon espace de jeu et que je pouvais passer de Delhi à Bangkok facilement, faisant de chacun de ces lieux un nouvel espace à découvrir. Se déplacer en train, en bateau, en avion, tout cela semblait facile. Puis sur les plages du sud de la Thaïlande, j’ai dansé comme un fou le soir de la Full Moon Party qui coïncidait avec le soir du 31 décembre. Imaginez 50 000 personnes sur une plage avec une dizaine de DJ et beaucoup d’alcool…

Soir de la Full Moon Party - avant de mettre la peinture fluo sur le visage

Soir de la Full Moon Party - avant de mettre la peinture fluo sur le visage

Bref c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre. Il me reste trois mois pour apprendre l’hindi, visiter les milliers de villes toutes bien différentes de Jalandhar et réussir à comprendre un peu ce pays qu’il faut que j’arrête de définir comme bordélique.

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